Rencontre avec le filleul du meunier Abel Deschodt, séquence souvenirs et émotion.
Dans son salon, un tableau peint par René Saladin, époux de Nénette Penez, sa marraine, et représentant le moulin de Wormhout, un endroit où Michel Guerebout, lorsqu'il était enfant, a passé une grande partie de ses vacances.
Filleul du meunier Abel Deschodt, Michel parle de son enfance, des bons moments passés avec son parrain pendant les vacances et de la grande tendresse qui les liait tous les deux. Il ressort quelques clichés de l'époque et explique :
- Une photo prise par lui alors que mon parrain taillait la pierre au second étage du moulin. " Il n'était pas content, car lorsqu'il taillait la pierre, des éclats partaient dans tous les sens et il aurait fallu que je le prévienne que je prenais une photo " confie-t-il. Tous les mois, son parrain devait trouver une période de creux car il fallait tailler les rainures qui se bouchaient, mais auparavant il fallait démonter tout ce qu'il y avait autour. Ce travail lui prenait 8 jours.
- Abel pose avec sa femme Lucie et Marie Nevians-Guerebout ma grand mère
- Abel avec Blanche Guerebout (ma mère) et ma grand-mère
- Abel assis dans son fauteuil auprès de son feu
- La femme de ménage de l'époque dont je ne me souviens plus du nom, mon parrain et son fils Maurice qui le remplacera ensuite.
- Lucie la femme de mon parrain, Abel qui me tient sur ses genoux, ma mère Blanche Guerebout et une amie
- Sur un dernier cliché, de gauche à droite : Gabrielle, la femme de Maurice Hoofd, Marie Neuvians-Guerebout ma grand-mère, Maurice Hooft marchand de cycles à Bambecque, Blanche ma maman, Michel Hoofd son époux qui m'a donné son nom lorsqu'il a épousé ma mère, Lucie, la femme de mon parrain, Abel et moi-même.
Les clients venaient de tous les alentours, ils avaient un compartiment en bas du moulin et mon parrain les voyait arriver de loin avec ses jumelles, ce qui lui permettait de préparer les sacs que le client venait chercher. Il fallait concasser l'avoine pour les chevaux, l'orge pour les cochons, le blé pour la farine et le son était utilisé pour soigner les bêtes atteintes de diarrhées (à l'époque il existait bien peu de vétérinaires). Les fermiers utilisaient la farine pour faire leur pain et le moulin tournait jour et nuit, le fils Maurice relayant son père Abel. Lorsqu'il y avait de l'orage, il se levait, même la nuit pour fixer le para tonnerre sur l'aile haute et lorsqu'il y avait beaucoup de vent, il fallait débâcher et réorienter le moulin avec le treuil à la force des bras.
A l'époque, dans la maison à côté du moulin, seule la pièce principale était chauffée, elle se trouvait à droite. Au fond à droite, il y avait la chambre de Maurice qui donnait sur la route derrière et dans laquelle se trouvaient une dizaine de comtoises, qu'il avait récupérées pour les réparer. Une porte donnait sur le grenier où l'on stockait toutes les pommes pour l'hiver. A gauche, se trouvait une chambre appelée " beukebeerhe ", autrement dit la chambre d'amis. Une autre porte menait à une grande cave et une autre grande pièce servait à faire le beurre, à pétrir et cuire le pain, le four était dans le fond de la pièce. A l'extrême gauche une autre grande pièce servait d'habitation l'été..
Abel qui a été conseiller durant une époque sur Wormhout, se rendait tous les dimanches à la messe avec sa femme Lucie et ensuite, ils allaient chercher des gâteaux à la pâtisserie. Dans le hangar perpendiculaire à la maison dans laquelle a vécu Abel se trouve un moteur dans lequel il avait investi pour faire face au manque de vent et afin de servir les clients, et, dans le petit hangar face au moulin, mon parrain avait son atelier dans lequel il travaillait beaucoup le bois, c'était un grand bricoleur.
A chaque fois que je pouvais, je me précipitais chez mon parrain qui me laissait beaucoup de liberté. A 19 ans, j'ai fait mon service militaire qui a duré 5 ans et à chaque permission je passais voir mon parrain avant même d'aller voir mes parents et ma copine devenue mon épouse depuis.
Site créé en partenariat avec Réseau des Communes